
Canyon de Somoto
El Monumento Nacional Cañón de Somoto est un canyon situé dans le département de Madriz au Nicaragua, à la frontière avec le Honduras. La zone protégée du Canyon de Somoto couvre une superficie d’environ 170,31 hectares dont 125 hectares se trouvent dans la zone réelle du canyon. On pense que le canyon s’est formé il y a 5 à 13 millions d’années pendant la période du Miocène.
Le canyon de Somoto n’avait pas été totalement exploré, jusqu’à ce qu’un groupe de scientifiques de la République Tchèque et du Nicaragua « redécouvre » le canyon en 2004 et depuis il est devenu une attraction touristique, contribuant ainsi à la croissance du tourisme au Nicaragua. Le Canyon, qui est l’une des 78 zones protégées du Nicaragua, a été déclaré monument national le 29 novembre 2006.
Quelle agence choisir ?
Le canyon était une des attractions que j’ai voulu découvrir en arrivant au Nicaragua, principalement dû au fait que cette activité est différente des autres que j’ai déjà pu faire auparavant.
Somoto se trouve dans la région proche de la ville de León et surtout de Esteli. Il sera facile à partir de l’une de ces deux villes de trouver une agence qui propose une excursion pour le Canyon. Cependant il faudra compter minimum dans les 60$, transport et guide compris pour une seule journée.
Un combo intéressant est proposé par l’agence Quetzaltrekkers, encore eux, pour une formule de 3 jours à 110$, où nous avons plusieurs activités, dont la visite de la fabrique de Cigare à Esteli, la visite du Canyon et de ses miradors.
Il n’y a pas beaucoup de sites qui proposent des tours au canyon, il y a celui ci que j’avais vu en premier et qui me semblait correct : Somoto Canyon Tour. Suite à cela, j’ai choisi de me rendre directement sur place plutôt que de faire l’aller retour en une journée avec une agence. En regardant sur booking pour trouver un logement, j’ai pu constater que la plupart des hôtes proposent leur propre guide et leur propre tarif de tour compris avec l’hébergement.
Sur place, on comprend que la population s’est regroupée sous forme de communauté pour gérer le site et les visites pour les touristes. La majorité des habitations et des guides font parties de cette communauté et donc que vous alliez dans une maison ou dans une autre il y a de forte de chance que vous tombiez dans la même famille, et les prix diffèrent peu.
J’ai donc choisi d’aller loger dans une auberge qui s’appelle La Ceibita. Je suis tombé sur leur site qui propose un package logement + repas + tour pour 30$. Leur maison se trouve juste en face de l’entrée officielle du canyon. C’est une petite famille de fermiers. Ils se font un plaisir de faire visiter leur potager et leurs animaux et de venir discuter avec vous, en espagnol, cela m’a fait travailler mes cours. Ils sont vraiment très accueillants et sympathiques et leur logement est très confortable. Un bon moment de déconnexion pour profiter du silence et de la nature. J’ai vraiment apprécié d’y aller. J’ai même appris à laver mon linge sur leur pierre et à la main à leur manière. Seul bémol est qu’ils m’ont fait payer la nuit normalement comprise dans le package mais je n’ai pas chipoté pour 7$, sans doute du fait que je suis resté plusieurs nuits.
Pour se rendre à Somoto, il faut tout d’abord prendre un bus pour Esteli. Soit un minibus, soit un bus local à partir de León. Arrivé au terminal de bus à Esteli, il faut changer de bus pour prendre celui qui va directement à la ville de Somoto. Au terminal de Somoto, il faudra attendre le bus qui va à El Espino, dernière ville à la frontière du Honduras. Il suffit d’indiquer au chauffeur que vous vous arrêtez à l’entrée du canyon de Somoto sur la Panaméricaine. La Ceibita est notée sur le portail au bord de la route, les enfants m’attendent pour m’amener jusqu’à la maison.
La Randonnée
Le matin de bonne heure, le guide contacté par la famille m’attend sous le porche de la maison. Je serai tout seul avec lui pour faire la balade.
Après le petit déjeuner, je récupère de vieilles chaussures prêtées par la famille et qui peuvent aller dans l’eau. Vous pouvez utiliser les vôtres, au risque de les abimer. Seul le guide possède un sac étanche, et vous devez vous débrouiller pour porter votre bouteille d’eau, il porte seulement appareils photos ou autre appareils qui craignent l’eau. Mais bon lui demander de s’arrêter pour sortir l’appareil photo toutes les 5 minutes ce n’est pas une bonne solution. L’idéal est d’apporter aussi votre propre sac. Il vous sera fourni aussi un gilet de sauvetage.
Il existe plusieurs options pour la randonnées, le grand tour de 6 heures ou le petit tour de 4h.
Il est aussi possible de faire une balade en bouée, mais parlons en de suite, pour moi cela n’en vaut pas la peine. Cela consiste à être en file indienne, avoir les fesses dans une bouée, et être tiré par le guide qui lui n’a pas pied ou très peu et qui galère à faire avancer le groupe. Il n’y a pas de courant donc pas de descente marrante à effectuer comme pour faire du tubbing avec une rivière mouvementée.
Pour ma part j’ai choisi le grand tour de 6h histoire de bien profiter du lieu. On part donc avec le guide à pied sur la route jusqu’à la seconde entrée qui se trouve quelques km plus loin vers la frontière, on ne rentre pas à l’entrée principale qui se trouve en face de l’auberge.
Cette partie qui se trouve sur la route n’est pas très agréable car elle est beaucoup empruntée par les camions et autres véhicules se rendant à la frontière. On marche ainsi jusqu’au panneau indiquant l’entrée du sentier et du canyon.
C’est au moment de passer le premier cours d’eau, que le guide me dit que juste derrière, dans les bois au dessus du canyon, il y a beaucoup de serpents, venimeux en plus, en me rassurant que le canyon est sûr. Bah oui c’est connu que les serpents ne dépassent pas les barrières.
Dès le début commencent les difficultés, il n’y a pas vraiment de sentier, et on marche à flan de falaise. Et comme je porte ma bouteille d’eau d’une main et mon appareil de l’autre depuis le début, je commence à avoir du mal à avancer car j’ai besoin de mes mains pour tenir en équilibre. Je cale donc la bouteille dans le t-shirt avec la ceinture du gilet, pareil pour l’appareil dans mon maillot de bain. Cela est acceptable jusqu’au premier passage aquatique.
Comme tout bon canyoning qui se respecte, il y a des passages forcés dans l’eau où il faudra s’immerger entièrement. Je donne donc l’appareil au guide pour ces passages. Il fait chaud dehors et l’eau est fraiche mais cela fait du bien.
J’ai effectué le parcours pendant la période sèche ou le lit de la rivière est au plus bas donc peu dangereux. Le guide me montrera la hauteur que peut atteindre l’eau durant l’hiver, presque 5 à 10 mètres de plus sur certains passages. Pendant ces périodes, la randonnée est interdite car inaccessible et bien trop dangereuse.
Le fameux croisement entre le Rio Tapacali et le Rio Coman est vraiment petit et je ne l’aurai pas vu s’il ne me l’avait pas signalé. Cependant le lieu est joli.
La balade sur cette première partie est agréable, seulement un ou deux points d’eau à traverser et peu de difficultés au final. Et surtout du silence, car seul avec le guide qui ne parlait pas beaucoup.
Plus tard, on distingue un gros groupe de gens qui descendent de la falaise pour rejoindre le canyon. Fini le silence et le chant des oiseaux, on arrive sur la deuxième partie du canyon, le début du « petit » tour. Sur cette partie, il faudra sauter de rochers en rochers, plus ou moins glissants, zigzaguer entre les touristes qui font leur photo souvenir, et plonger plus souvent dans l’eau, parfois même faire de vrais plongeons de deux à trois mètres de haut. J’abandonne l’idée de l’appareil photo et sort la GoPro étanche.
Malheureusement le guide n’a pas su faire fonctionner ma GoPro, je n’aurai pas de souvenir de mon mémorable plongeons. Par contre j’aurai celui du chien qui nous suivait.
On croisera des jeunes qui remontent les bouées de la « plage » et qui viennent à la rencontre des touristes pour leur proposer le tour.
Sur la fin il y aura même des moments où il faudra nager sur une bonne centaine de mètre et c’est à ce moment là que je vais me retrouver presque nez à nez avec un petit serpent qui nageait à la surface. Je l’ai vite esquivé pour lui laisser le chemin. Venimeux ou pas, je n’ai pas cherché à le savoir.
Plus loin on croisera aussi plusieurs files indiennes de touristes locaux en bouées. Cette population étant de forte corpulence, on distingue à peine le pauvre guide sous les bouées qui tente de nager pour les tirer à contre courant dans les gorges du canyon.
Il semblerait qu’il existe un endroit où il est possible de sauter de 10 mètres de haut mais je n’ai pas eu la proposition faite par mon guide, j’en ai eu écho par d’autres touristes croisés plus tard dans mon parcours.
Ma seule déception sera sur la fin du parcours dans le canyon, nous sommes obligés de payer un bateau pour nous raccompagner plus loin sur la rive, alors que 100 mètres auparavant nous avons nagé la même distance, et le passage ne semble pas plus dangereux. C’est un autre moyen de récupérer de l’argent aux touristes de passage.
Le parcours se termine sur la « plage » où la plupart des locaux et autres touristes viennent se poser, certains pour faire leur linge, d’autres pour se baigner. Vous trouverez de quoi grignoter un morceau. Et on ressortira par le parking et l’entrée principale qui se trouve en face de l’auberge.
Sur cette partie il est aussi possible d’emprunter un autre chemin qui mène à deux miradors situés en haut du canyon et de la voir ainsi de hauteur. Je n’aurai pas l’occasion de le faire mais cela peut occuper une journée supplémentaire.
Bilan
Au final, le tour de 6h annoncé au départ n’aura durée que 4h. Et j’ai bien peur que le « petit » tour de 4h ne fasse qu’à peine 2h. Donc je vous conseillerai le grand tour qui permet de mieux profiter du site, surtout que la première partie est beaucoup moins touristique et c’est la partie que j’ai préférée.
J’ai déjà effectué des canyonings bien plus amusants, funs et dynamiques que celui ci. Il ne faut pas s’attendre à de l’aventure extrême. Cela reste une belle balade avec des petits moments d’aventure dans l’eau.
Pour le séjour, si vous avez le temps, restez sur place un ou deux jours, histoire de sortir un peu de l’ambiance de la ville et de se déconnecter car oui il n’y a pas de wifi sur place. Et surtout d’admirer la vue sur les montagnes avoisinantes et du bruit des grillons.
Je pense aussi qu’il est possible de faire la randonnée par soi même si vous êtes un minimum équipé et que vous trouvez la bonne entrée. Difficile de se perdre dans les gorges du canyon. Il est juste difficile de voir le bon sentier sur les rochers.
Je n’ai pas enregistré le tracé de cette randonnée pour éviter de prendre mon téléphone mais je pense qu’il se trouve facilement sur le net.
