Guatemala

La Frontière Bélize – Guatemala

Passer la frontière entre le Belize et le Guatemala est très facile. J’y vais avec deux français rencontrés au Bélize à Caye Caulker, que j’ai retrouvés à San Ignacio, et qui vont passer la journée à Flores.

Après avoir payé la taxe de sortie du Belize, rempli le petit questionnaire, fait tamponner la sortie du territoire, nous voici sorti du Bélize, prêt à rentrer au Guatemala 50m plus loin.

Ne pas passer les barrières sans passer par l’immigration qui n’est pas très bien indiquée sur la gauche. Juste à présenter le passeport, un tampon et c’est fini.

C’est à ce moment que se pose la question de comment je me rends à ma prochaine destination ? Changement de pays, changement de transports ?

Les taxis au bord de la route nous propose 15$US par personne pour nous emmener à Flores. C’est bien trop cher. En regardant sur Maps.me on voit qu’il y a un terminal pour « Collectivos », nom donné aux petits bus collectifs de 15 places assises environ, qui récupèrent les gens sur le bord de la route. Fini les school bus, ou chicken bus, comme au Bélize. Ce qui est drôle c’est que même s’il n’y a plus de places assises, ils continuent à faire rentrer des gens. Et comme dans les autres bus, il y a un chauffeur et un autre pour récolter l’argent.

Sur le chemin, l’un d’entre eux s’arrête pour nous proposer de nous emmener, 30Qtz pour Flores, 25 pour El Remate. Et en effet il remonte vers cette station de bus où il récupère au passage des marchandises et d’autres personnes. Ces collectivos, en plus de transporter les gens, s’occupent aussi parfois du transport et livraison de marchandises.

Et c’est parti pour environ une heure de trajet. Étant donnée qu’il est direction Flores, il m’arrête sur le bord de la grande route. Reste plus de 2km pour rejoindre la GuestHouse. Je commence à pied jusqu’à ce qu’un Tuk Tuk me récupère pour 15Qtz, je n’ai pas cherché à négocier, il me dépose devant la porte d’entrée.

El Remate

Comment se rendre à El Remate ?

Ce n’est pas une grande ville, donc seuls les collectivos se rendant à Tikal à partir de Flores ou des autres villes passent par ici et peuvent s’y arrêter.

En venant de la frontière comme moi, les collectivos ne font pas de détour et déposent sur la route principale.

Que faire à El Remate ?

La ville est concentrée autour de la route principale et au bord du lac. Pas grand chose à visiter, juste quelques petits commerces, restaurants et hôtels.

Il y a même un panneau d’information touristique sauf que le centre d’informations est toujours fermé. Donc cela ne sert à rien de s’y déplacer.

Il y a une petite banque et un distributeur au centre mais attention, comme beaucoup de distributeurs au Guatemala, ceux ci vous taxent quand vous retirez de l’argent.

Ne vous étonnez pas non plus à croiser poules, canards et cochons au milieu de la route, c’est très commun. Les élevages se font en pleine nature.

En même pas 1h le tour de la ville est fait, ça ne sera pas l’activité du coin.

Le Lac

Le plus intéressant se trouve au bord du lac, des petits pontons dont certains possèdent une petite paillote, pour se poser et aller piquer une tête dans le lac, parfois payant car appartenant à l’hôtel ou le restaurant en face. Mais bon on peut prendre une boisson et demander à y aller.

Pour les couchers de soleil ce sont des endroits privilégiés aussi.

A ce qu’il parait il y a des crocodiles dans le lac. Vrai ou légende urbaine ?

Tikal

L’activité principale c’est la visite de Tikal, un, voir, le plus gros site maya du Guatemala.

Comme beaucoup le conseil, je pars très tôt le matin, 5h, avant le lever du jour, pour prendre le premier collectivo qui se rend à Tikal et profiter de l’aube sur place et espérer voir et entendre les animaux de la forêt. En chemin je croise un des français de l’auberge, accompagné de deux espagnoles qui attendait un bus réservé la veille mais qui au final n’est jamais passé. Par conséquent, nous irons attendre le bus et ferons une partie du parc ensemble.

Le premier collectivo arrive que vers les 6h30, après plus de 45 min d’attente. Il y a presque 28km entre El Remate et l’entrée du parc. Au bout d’une dizaine de km, le collectivo s’arrête au checkpoint pour nous faire descendre et acheter les billets d’entrée. Il faut présenter sa pièce d’identité à l’achat du billet. Une copie du passeport suffit, je n’avais pas l’original sur moi.

Arrivé à la vraie entrée, on présente simplement le billet acheté précédemment pour passer, en échange d’un bracelet, qui permet sans doute de ressortir pour aller au musée ou aller manger aux restaurants alentours.

Le parc peut se visiter seul ou accompagné d’un guide que vous trouverez sur place ou que vous aurez pris par un tour opérateur qui vous aura amené sur le site aussi.

Des plans du site sont en vente à l’entrée. Sinon il y a des panneaux tout le long des chemins pour vous indiquer ou vous êtes et les lieux à voir. Vous pouvez demander à votre auberge s’ils en ont un, laissés par d’anciens locataires.

La zone à parcourir est vraiment importante car les ruines sont disséminées un peu partout dans la foret. Ci dessous mon parcours en exemple pour vous donner une idée :

Total distance: 15291 m
Max elevation: 340 m
Min elevation: 228 m
Total time: 07:10:43
Download file: 2020_01_14_Tikal.gpx

La route du Lac à Vélo

En regardant la carte, je me dis que faire les bords du lac en vélo doit être une promenade sympathique. Je demande à l’auberge s’il loue des vélos, il me propose gentiment de me prêter le leur en échange d’un Tips. J’accepte volontiers. Cependant après avoir fait quelques mètres avec, je me rend compte que la pédale n’est pas bien fixée et qu’au vu de la distance que je compte parcourir, j’ai peur qu’elle ne tienne pas. Je tente du coup de la réparer mais cela ne sert à rien.

Je laisse tomber l’idée et en profite pour aller changer de l’argent, car j’ai encore des euros non échangés, à l’auberge « Mon ami » qui se trouve un peu plus bas, tenu aussi par un français. Le taux de change est de 7,5Qtz pour 1€. Cela me dépanne pour pouvoir payer l’auberge. Après l’échange je demande s’il loue des vélos, il me répond que oui, et hop je reprends mon projet de la journée.

Comme pour celui au Belize, vélo sans vitesse, selle montée au max et rétro pédalage pour freiner. Et me voila parti pour Le San Pedro du lac. Au bout de 2 ou 3 km, fini la route bétonnée en bon état, on arrive vite sur un chemin en moins bon état et il commence à y avoir du dénivelé, mais cela reste faisable, et ce jusqu’à San Roman où la route redevient correcte.

Mais c’est à partir de là que ça se complique. On arrive sur du chemin de terre et de pierres en très mauvais état, et ça devient une vraie galère. Je me dis que c’est temporaire, San Pedro semble être une grande ville, mais non rien ne s’améliore, de plus en plus défoncée et vallonnée. La plupart des côtes, je les fais à pieds, c’est impossible sans vitesse. Je pense que j’ai plus marché sur cette partie que pédalé. Je ne me rends même pas compte que je suis arrivé à San Pedro, je pensais être dans une petite ville intermédiaire, mais non, j’y étais. En fait le gros de la ville se trouve en hauteur … la flemme de monter. Je ne reste pas loin du centre récréatif où il y a un accès à l’eau et en profite pour me baigner et m’allonger un peu car il va falloir refaire le trajet inverse. Trajet, qui en plus d’être aussi difficile, s’accompagne de quelques frayeurs avec l’apparition de chiens sur la route qui parfois me courent après en aboyant et que je manque d’écraser. Ils étaient où à l’aller ?

Au final, la route n’a pas grand intérêt car on aperçoit très peu le lagon, peu d’accès à l’eau pour se baigner, et une route peu agréable. Si cela vous tente, allez jusqu’à San Roman mais n’allez pas plus loin.

Cerro Biotope Cahui

Non loin du lac, il y a un sentier de randonnée dans une réserve protégée. Je crois que l’entrée est de 40Qtz. Cela peut faire l’objet d’un après midi à observer les oiseaux ou monter à un mirador sur la colline pour admirer le lac.

Les ruines de Yaxha

Un peu plus loin que Tikal, en direction de la frontière avec le Bélize, se trouvent d’autres ruines mayas un peu moins connues, surtout plus difficile d’accès car plus loin de la route principale. Obligé d’y aller en tour opérateur ou taxi privé.

L’avantage de ces ruines par rapport à Tikal c’est la présence d’un lagon à proximité qui rend le site agréable.

El Mirador

Encore moins connu que les autres, ce site maya a la particularité de se trouver en plein jungle. Pour y accéder c’est avec un guide et un trip de 6 jours de marche (aller-retour). Une bonne expérience pour les plus courageux.

Ou dormir ?

Petit paragraphe sur le lieux ou j’ai passé au final 5 jours au lieu de 3 prévus. L’auberge Alice Guest House, ouverte il y a 4 ans, est tenue par des français implantés ici depuis 10 ans . Des voyageurs qui sont tombés amoureux du lieu, et il y a de quoi. Situé dans la « jungle », dans un lieu protégé, vous vous levez avec le chant des coqs (quoiqu’ils chantent un peu tout le temps), oiseaux, singes et autres bestioles. Mais c’est surtout le calme et l’ambiance familiale qui règnent ici qui fait tout son charme. Les soirées au coin d’un feu de camp, une partie de pétanque, le bar pour l’Apéro et le restaurant avec de bons plats à la française. Tout ce qu’il faut pour avoir envie de rester. Certains que j’ai croisé sont même là depuis presque 2 mois. Et d’autres donnent aussi un coup de main à la construction d’une autre auberge d’un autre français juste en dessous sur le thème de la médecine parallèle un peu chamanique, de plantes et autres remèdes ancestraux mexicains. Les dortoirs possèdent des lits deux places et confortables.

On peut aussi croiser d’autres bestioles moins accueillantes comme serpents, scorpions ou araignées. Ce qui est marrant d’ailleurs c’est de se balader la nuit venue avec une lampe torche ou frontale et de balayer le sol avec. Vous pourrez apercevoir de nombreux point lumineux sur le sol. Ce ne sont pas les gouttes d’eau, non, mais les yeux de petites araignées telles des yeux de chats qui réfléchissent la lumière. Et là vous vous rendez compte que vaut mieux pas marcher pieds nus dans l’herbe.

Où manger ?

Tout est fait pour que vous restiez à l’auberge qui fait restaurant. Les plats sont très bons et il y des suggestions à la semaine.

Sinon un peu plus bas il y a l’auberge « Mon Ami » qui a une carte un peu différente.

Un peu plus loin sur la route il y a « Casa de Ernesto » mais je n’ai pas été voir la carte.

Flores

Comment se rendre à Flores ?

De El Remate pour aller à Flores il suffit de se rendre sur la route principale, il y a une petite cabane où passent les collectivos qui reviennent de Tikal.
Il semblerait que le mec qui s’y trouve soit une sorte de péage, il vérifie les papiers des collectivos qui passent par là et les signent. Du coup très simple de demander son chemin et de lui demander de nous prévenir quand il y en a un qui arrive.
Ensuite c’est direct pour 25 Qtz.

Le collectivo nous dépose au terminal de bus de Santa-Elena, qui se trouve tout au sud de la ville. Des chauffeurs de tuk tuk attendent à la sortie donc on se fait vite alpaguer. Ils savent très bien que beaucoup veulent aller dans Flores qui se trouve à 2 km environ. J’en prends un et j’essaye même pas de négocier, 15Qtz.

Par contre il ne connait pas ma GuestHouse donc au final il me fait faire le tour de la ville pour revenir à l’endroit que je lui indique avec Maps.me.

Que faire à Flores ?

En Tuk tuk j’ai vu qu’en ville il y avait le marché donc je profite d’avoir le temps le matin pour faire un tour au marché et faire deux trois courses pour manger le midi. Je tente aussi de trouver un ATM de la banque BI qui prend moins de commission que le 5B. Il y a des 5B partout mais ils prennent environ 45 Qtz par transaction donc autant retirer un max à chaque transaction. Il y a un comparatif des banques sur le site Tourdumondiste et des frais approximatifs de retrait.

Le tour de la ville de Santa-Elena n’est pas très intéressant, beaucoup de magasins et d’enseignes, mais pas beaucoup de charme, c’est bruyant et très animé.

Le mieux est de rester dans la petite presqu’ile de Flores et d’en faire le tour. Beaucoup moins d’animations et plus de charme. On en fait vite le tour par contre car c’est petit, on monte progressivement, tout en haut, sur la place de l’église.

Possibilité de prendre des « Lanchas » en haut de l’ile pour traverser et aller se balader de l’autre coté ou même juste se balader sur le lac. Les lanchas sont des bateaux taxi qui transportent les gens d’un lieu à un autre.

Ou dormir ?

J’ai choisi d’aller à La Terraza. Petite auberge tranquille proche du pont et des arrêts de bus. Petite cuisine, grande terrasse où se poser et possibilité de faire sa lessive pour 40 Qtz, ma première depuis mon arrivée. Le gérant est très sympa et de bon conseil. Je lui prendrai mon billet pour Rio Dulce (100Qtz)

Vous pouvez manger et/ou dormir au Los Amigos Hostel, une auberge qu’il faut au moins visiter pour son design particulier. La jungle en plein milieu de la ville, très animée et un tour opérateur en son sein. Ça vaut le coup d’œil.

Où manger ?

Plusieurs petits restaurants, mais j’ai juste essayé le Los Amigos pour y jeter mon coup d’œil avant de partir.

Rio Dulce – Finca Tatin

Comment se rendre à Rio Dulce ?

De Flores, il faut prendre soit les bus locaux, au final s’il en existe aussi des chicken bus au Guatemala, soit ce qu’on appelle les « shuttles ». Plus petits, plus rapides et plus sûrs mais forcément un peu plus chers. L’hôtel me le réserve pour 100 Qtz. Le prix est raisonnable pour 4h de route. Parti à 8h on arrive vers les 12h.

Pour se rendre à l’hôtel Finca Tatin il faut obligatoirement y aller en Lancha. C’est entre Rio Dulce et Livingston sur le fleuve. L’hôtel se trouve au milieu de la jungle. L’auberge m’en envoie une à mon arrivée. Il semblerait que je sois le seul à y aller. Le prix est de 90Qtz le trajet pour une heure de bateau.

Que faire à Finca Tatin ?

Pas le temps de visiter Rio Dulce à l’aller, il tombait des cordes. Je suis parti directement à l’hôtel par la Lancha venue me récupérer. J’ai eu de la chance, il s’est arrêté de pleuvoir pour le trajet.

Je visiterai Rio Dulce au retour en attendant le Shuttle. L’avenue principale est un gros couloir sans trottoir avec plein de commerces de part et d’autre. Beaucoup de circulation et surtout la traversée de la ville par des poids lourds. Et quand il passe il ne reste pas beaucoup de place sur les cotés. On peut aussi monter en haut du pont pour admirer la vue.

Situé au milieu de la Jungle, pas de réseau, pas de wifi, juste des arbres et de l’eau.

Une fois sur place il y a plusieurs activités possibles,  autres que se reposer et faire la sieste dans les hamacs. Il y a la baignade dans le fleuve, du babyfoot, ping pong, une sorte de tennis aménagé et d’autres sont payantes.

Kayak

Ils louent des kayaks sur place, à l’heure, la demi journée ou à la journée.

Possibilité d’aller à des sources chaudes. Accessible en 20-30 min l’aller, le long du fleuve il y a des caves d’où sortent de l’eau chaude directement dans le fleuve. De l’eau très chaude, voir brulante, en sort par période. On peut s’y baigner gratuitement. On peut laisser un tips au gardien qui donnent quelques explications, mais étant arrivé en maillot de bain uniquement, j’avais rien sur moi. On y reste 15-20 min sans plus.

Pour les plus courageux, possibilité d’aller jusqu’à Livingston. C’est environ 2h30 l’aller, dans le sens du courant. Des retours en Lanchas sont prévus avec l’hôtel vers 13h et 16h ce qui permet de visiter aussi Livingston à son rythme. Le seul inconvénient est que s’il pleut des trombes d’eau, et bien on doit faire le retour sous une bâche pendant 30 minutes, et bingo, ça n’a pas loupé, j’ai pas vu grand chose du paysage. Je prête même mes lunettes de soleil au « chauffeur » en guise de protection, qui est trempé et qui ne voit pas grand chose le pauvre.

A environ 3h de navigation à partir de l’hôtel, il y a aussi des chutes d’eau où on peut se baigner mais je resterai pas assez longtemps pour aller les visiter.

Randonnée

Le premier petit chemin, à l’arrière de l’auberge, est faisable tout seul pour aller jusqu’à la rivière. Je n’ai pas pu traverser la rivière et la pluie arrivant je n’ai même pas chercher à trouver un passage.

On peut aussi prendre un guide pour visiter la Tiger Cave et le village maya situé pas loin. Et de la même manière, finir la randonnée à Livingston.

Temascal

Kesako ? En France on appelle cela un sauna, ici cela ressemble à une maison de hobbit. Un gros poêle au feu de bois sur lequel on jette de l’eau froide, ce qui fait de la vapeur. On peut jeter aussi dessus un peu d’eau d’eucalyptus pour l’aromathérapie. Toutes les 15 min ou moins, on sort pour se jeter dans la rivière, la douche froide bonne pour la circulation sanguine.

La Citadelle de Rio Dulce

Si vous restez ou passez par Rio Dulce, vous avez la possibilité d’aller voir le Castillo de San Felipe de Lara situé en amont du fleuve, un ancien fort colonial espagnol. Le coût de l’entrée est de 20Qtz. Je n’ai pas eu le temps d’aller y faire un tour.

Les Cascades de Finca El Paraiso

Autre lieu sympathique situé sur la route qui mène jusqu’à Lanquin, une cascade et un jacuzzi naturel dans lesquels on peut se baigner.

Lanquin – Seymuc Champey

Comment se rendre à Lanquin ?

La lancha de l’hôtel nous a déposé, moi et un couple d’allemands, dans un restaurant, le Sundog café, qui semble être l’organisateur de transports en shuttle. C’est toujours le plus simple et le plus sûr pour de telles distances, 150Qtz pour 153 km.

On se dit que ce n’est pas bien loin. Sauf qu’au Guatemala, toutes les routes ne sont pas bitumées et entretenues, et là ce n’est pas du tout la même chose qu’entre Flores et Rio Dulce. Il faut compter entre 6 et 7h de shuttle. Paysage magnifique et montagneux, mais routes de terre et cailloux, sinueuses, boueuses, vallonnées et beaucoup de crevasses.

Le petit plus de la route est le passage d’une sorte de blocage improvisé par des locaux, avec des pneus au milieu de la route, machettes à la main. Et le chauffeur qui commence à vouloir forcer et passer. Petit coup de frayeur sur le coup, il est fou, mais après discussions, il nous laisse passer sans faire de vagues. Manquait plus qu’il portent des gilets jaunes et je me retrouvais en France.

Arrivé à Lanquin vers les 20h30 en étant parti vers 14h, il fait nuit. A la gare routière, on nous dépose avec les autres passagers des shuttles qui arrivent au fur et à mesure pour nous répartir dans les pick up des hôtels du coin.

Pour ma part j’ai choisi l’hôtel Utopia qui se trouve au milieu de la jungle (encore), et pas trop loin de Seymuc Champey. S’en suit donc un trajet de 1h à l’arrière d’un pick up debout et/ou assis. C’est beaucoup moins confortable qu’un shuttle et beaucoup plus sport pour le coup. A ce moment, ciel très dégagé, aucune pollution lumineuse, du coup une nuit très étoilées.

Que faire à Lanquin ?

Ce petit village a du charme par le fait qu’il se situe au milieu des montagnes et qu’il est le point de rencontre de beaucoup de touristes pour sa proximité avec le fameux site de Seymuc Champey.

Seymuc Champey

Ce site naturel est un enchainement de petites piscines appelées « Pozzas » d’eau douce coulant de la montagne. La particularité de ce site, outre le fait que le paysage est sublime, l’eau clair, et qu’on peut s’y baigner dedans, est qu’en fait la rivière Cahabón passe en dessous cette formation rocheuse de 300m dans un vacarme monstre, donc on ne se baigne pas dans la rivière en fait.

Le plus simple pour aller à Seymuc Champey est de réserver un tour opérateur via votre hôtel ou par une agence à Lanquin. L’auberge Utopia propose le tour à 185Qtz, il comprend le transport, la visite de la grotte de Lanquin et l’entrée du parc (50Qtz).

Personnellement, j’ai choisi, avec mes deux connaissances allemands, d’y aller à pied à partir de l’hôtel. Cela représente une petite randonnée d’une heure sans trop de difficulté à travers les sentiers et routes le long de la rivière. Ils donnent un plan à l’hôtel mais Maps.me peut suffire.

Arrivé au pont jaune, vous n’êtes plus très loin de l’entrée. Vous faites d’abord la connaissance de tous les vendeurs de boissons qui se présentent et donnent leur nom pour que vous leur achetiez, maintenant ou plus tard, leur marchandise.

A l’entrée vous avez de quoi vous restaurez, achetez de l’eau ou autres friandises au chocolat fait main, si ce n’est pas déjà fait avec Maria ou Roberto au pont.

Le droit d’entrée s’élève à 50Qtz pour les étrangers.

Dès le départ, le chemin se sépare en deux, un tout droit et un vers la droite, légèrement dissimulé, vers le Cahabón, qui est le nom de la rivière. Je vous conseille de continuer tout droit et de faire là rivière au retour.

Car si vous continuez tout droit, le chemin se sépare à nouveau en deux, toujours tout droit vers les Possaz, et un autre qui mène au mirador. Pour ma part j’ai préféré souffrir un bon coup avant d’aller me poser et me baigner. Car la montée au mirador n’est pas une mince affaire. Chemin aménagé en pleine forêt, avec des échafaudages en bois, le tout humide et glissant.

Et tout en haut des locaux vous vendent coconut et autres fruits au cas où vous auriez tout vidé à la montée. La vue au mirador vaut vraiment le coup, on distingue les différents plateaux de roche, l’eau claire et les gens qui s’y baignent au milieu de la chaine de montagne.

Le chemin se poursuit et on peut descendre plus loin. La descente est moins abrupte que la montée. Tout en bas, n’hésitez pas à passer de rocher à rocher, voir à marcher un peu dans l’eau, sans dépasser les cordes de balisage, pour aller voir la rivière qui disparait sous la roche. On imagine, avec le bruit, le gouffre qui s’y trouve.

Continuer le chemin pour arriver à la première Possaz. A ce niveau il y a même des casiers pour ranger ses affaires, donc penser à prendre un cadenas pour plus de sécurité. Vous pourrez ainsi descendre et aller voir les autres plateaux en laissant vos affaires là.

Je vous conseillerais aussi de prendre avec vous des chaussures ou chaussons d’eau anti dérapant (10€ à décathlon, personnellement ils me servent aussi de chaussons dans les dortoirs ou les douches, ils sont fins et légers) car les rochers sont très très glissants. C’est comique de voir les gens qui se déplacent à petit pas, voir même à 4 pattes de peur de tomber.

Après libre à vous de rester aussi longtemps que vous voulez à profiter, nager, faire bronzette et même vous offrir un fish SPA à moindre frais. C’est bondé de petits poissons qui viennent vous grignoter les peaux mortes si vous ne bougez pas dans l’eau. Faut juste ne pas être trop chatouilleux.

Des toilettes se trouvent un peu plus bas avec des cabines pour se changer sur la route du retour. Sauf qu’un peu avant, se trouve aussi un croisement qui permet de retourner au Cahabón. Et c’est là qu’il faut l’emprunter afin de voir la rivière ressortir de la formation rocheuse et de voir l’eau des Possaz retomber dans la rivière sous forme de petites cascades.

Au final je n’y resterai pas longtemps car on a rendez vous au pont pour une activités de Tubing.

Le Tubing

Il n’y a pas vraiment de traduction pour cette activité qui consiste à descendre la rivière les fesses posées dans une bouée. Bouée qui provient de gros pneus de camions ou tracteurs.

On y rejoint le groupe de gens de l’auberge, qui eux avaient réservé le tour complet. Cet activité leur est facturée 55Qtz en supplément du tour, pour nous cela sera 65Qtz.

Ce jour là deux volontaires de l’auberge vont nous filmer pour faire un film de présentation de l’auberge. L’un deux filmera avec un drone. Et pour commencer ils demandent des volontaires pour sauter du pont dans l’eau. Personne ne se manifeste. Une fille se désigne. Et puis zut, je me désigne aussi ainsi que le guide, j’aurai pas l’occasion de faire ça souvent, filmé en plus. Et nous voila parti sur le bord du pont. Oh punaise ça fait haut en fait, je pense que ça doit bien faire entre 10 et 12m. J’ai mes chaussons, je ne crains pas le plat des dessous de pied. On se dégonfle pas et c’est partiiiiiiii. Cela se passe super, l’eau est juste un peu froide, et faut nager jusqu’à la rive avec le courant plus fort. J’espère que la prise est bonne et qu’il ne faut pas la refaire.

On enchaine tous ensuite avec les bouées. Chacun la sienne et un guide pour 4 personnes. Car il y a des rapides et les guides sont là pour nous emmener aux bons endroits dans la descente. Au début nous sommes seuls, mais à partir du premier rapide, on va se mettre en formation. Tous alignés se tenant par les pieds pour rester serrés. Le plus fun la dedans, mis à part la rigolade à descendre les rapides, c’est qu’un 4eme larron, se balade avec son sac à bières et nous ravitaille dans la descente. Ce qui fait qu’on est quasiment tous en train de descendre la rivière une bouteille à la main, en train de siroter, le pied quoi.

On descend ainsi 45 min jusqu’à l’auberge qui se trouve au bord de la rivière.

Les grottes de Kanba

Évoquées dans le tour proposé par l’auberge, ces caves se font à la frontale, les pieds dans l’eau, parfois même à la nage. Je ne pourrais pas vous en dire plus ne les ayant pas faites mais je pense que cela peut être une activité sympa pour ceux qui aiment le canyoning.

Visite des plantations de Cacao

L’auberge Utopia possède aussi des plantations de Cacao qu’il est possible de visiter gratuitement. Elle fabrique son propre chocolat qu’elle propose à la vente.

Pour plus de détails, elle propose aussi un tour pour visiter d’autres plantations et aussi faire son propre chocolat. Aux alentours de 50Qtz il me semble.

Autres activités

Possibilité de faire du yoga, de la médiation, des cours d’espagnol, en fonction des disponibilités des professeurs mais aussi du volley, du basket, et ils cherchent régulièrement des volontaires.

Où Dormir ?

L’auberge Utopia. J’ai préféré choisir une auberge au milieu des montagnes plutôt que d’en choisir une directement à Lanquin dans la ville. J’étais déjà habitué à l’atmosphère des trous perdus au milieu de la jungle donc autant continuer. De plus c’est là qu’allaient les deux allemands avec qui j’ai fait le voyage. L’auberge est bien située au bord de la rivière dans des champs de cacaotier avec lesquels elle prépare son propre chocolat et autres produits dérivés. 46Qtz la nuit en dortoir sans réserver par booking. Petite première, ils font signer une décharge contre les possibles et malencontreuses rencontres animales que vous pourriez avoir pendant votre séjour chez eux. Tarentules, scorpions, serpents et autres gentilles bébêtes habituelles qui trainent dans la jungle et donc dans leur auberge sans fenêtres. La frontale est obligatoire quand vous vous balader. Surtout pour aller au point wifi qui est 50m plus haut hors de l’auberge quand il fait nuit.

J’ai pu croiser des pubs pour des auberges un peu plus festives telles que El Retiro ou Le Zephyr à Lanquin même mais plus chères.

Où manger ?

A part faire griller un serpent en mode Mike Horn, il n’y a rien aux alentours non plus donc c’est avec la carte de l’auberge qu’il faudra s’habituer. Des plats végétarien sont proposés. Et tous les soirs, vous pouvez souscrire au menu « familial » pour 70Qtz. Un peu cher je trouve pour ce qui est proposé. De plus, pour la nourriture, une taxe de +10% à la fin du séjour vous est compté. Seul bémol à cette auberge pour ma part.

 

ANTIGUA

Antigua a été fondée par les Espagnols en 1543, sous le nom de Santiago de los Caballeros de Guatemala, dans le but de devenir la troisième capitale du Royaume de Guatemala. Elle est reconnue, en se développant durant le Siècle d’or, comme la troisième plus belle ville des Indes espagnoles. Elle accueille un temps la troisième université du continent, la Universidad de San Carlos de Borromeo, fondée en 1676, dont les locaux accueillent aujourd’hui un musée et une salle pour concert classique.

Comme pour beaucoup de villes coloniales d’Amérique latine, le plan de la ville est hippodamien, constitué de rues qui se croisent à angle droit autour d’une place principale.

À de nombreuses reprises la ville est victime de séismes. C’est par cette violence de la nature, dévastant la cité espagnole d’Antigua et l’ensevelissant sous les ruines d’un tremblement de terre, que la cité perd son statut. Après le séisme de 1773, le gouvernement espagnol décide de déplacer la capitale dans un autre lieu. Elle conserve ainsi depuis son aspect de l’époque. En 1976, un nouveau séisme détruit aussi plusieurs églises.

La ville, qui est inscrite depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, est aujourd’hui à la fois un centre touristique et un lieu d’apprentissage de l’espagnol pour de nombreux étrangers en particulier d’Amérique du Nord.

La Semaine sainte est célébrée avec processions et tapis de fleurs, donc Pâques est le meilleur moment pour profiter du spectacle de la ville.

(Sources Wikipedia)

Comment se rendre à Antigua ?

Pour aller à Antigua de San Pedro, pas besoin de repasser par Panajachel, soit prendre directement un shuttle dans l’un des nombreux opérateurs de la ville, soit en mode plus roots, prendre le chicken bus jusqu’à Los Encuentros, ville où passe beaucoup de bus traversant le pays, pour changer et en prendre un jusqu’à Antigua. Mais pour le prix je ne pense pas que cela en vaille la peine.

J’ai pris mon billet dans une petite agence dans la rue en bas de l’appartement où j’étais. 60Qtz pour environ 3/4h de trajet sur une route correcte, voir parfois un peu encombrée.

Quoi faire à Antigua ?

Visite de la ville

Antigua est une ville à faire absolument. Si il y en a bien une à choisir au Guatemala, c’est celle ci, on comprend rapidement pourquoi elle est inscrite au registre de l’UNESCO. La ville est basse, très peu de bâtiments sur plusieurs étages, les rues sont toutes pavées (attention au chevilles), pas de pubs ou d’enseignes dans les rues, il faut être en face des bâtiments et de l’entrée pour savoir ce qu’il y a à l’intérieur, et beaucoup de ruines abandonnées ou réhabilitées, suite aux tremblements de terre.

Il faut au moins un à deux jours pour parcourir l’ensemble de la ville. Et ce que j’aime c’est qu’on découvre des nouvelles choses tous les jours à chaque passage. C’est pourquoi il ne faut jamais prendre les mêmes rues quand on se déplace, la ville ressemble à un gros quadrillage donc il est simple de s’y retrouver. Au pire vous passez prendre un plan à l’office du tourisme ou vous vous déplacez avec Maps.me.

Les principales grosses ruines sont visitables mais payantes, entre 20 et 40Qtz l’entrée. Je vous avouerais que j’ai évité ces bâtiments, en plus il suffit de s’approcher de la caisse pour en apercevoir la majorité. Mais s’il y en avait une à faire ça serait l’ancienne cathédrale. Énorme monument dont seule la Paroisse de San José a été rebâtie et qui donne sur la Plaza Mayor.

Cette place est immanquable et vous y passerez un un grand nombre de fois. C’est le cœur de la ville et le plus animé. Posez vous sur un banc en mangeant une glace pour profiter de l’ambiance. En fonction des heures de la journées, beaucoup de marchands ambulants passent dans les allées, mais à plusieurs reprises j’ai pu voir le service de police bloquer l’accès pour laisser le centre de la place tranquille. Attention aux pigeons, la place en est bondé, et parfois ils s’envole tous, d’un coup sans comprendre pourquoi, vers les bâtiments voisins.

Pour le reste il existe un grand nombre de lieux que l’on peut visiter gratuitement et qui sont aussi intéressants. Les vieilles églises encore en activités, les vieux bâtiments réhabilités en restaurant, bibliothèque, ou hôtel. N’hésitez pas à jeter un œil dans chaque entrée, à avancer vers des grilles fermées, ou entrer dans les restaurants ou hôtels, on vous refusera rarement le coup d’œil contre un autre sur la carte.

La rue la plus touristique est celle où se trouve El Arco de Santa Catalina. Ce bâtiment ancien est le dernier vestige du 17eme siècle et le plus photographié dans la ville. La rue comporte plusieurs lieux intéressants comme des artisans dont on peut voir les ateliers, un énorme magasin à souvenirs pas chers, et au bout, la Iglesia de La Merced, une ancienne église restaurée, contenant une très grande fontaine.

Le marché

A l’ouest de la ville, près du central de bus, allez vous perdre dans les petites allées du marché local. Très dur de retrouver son chemin, c’est un vrai labyrinthe mais vous pouvez y trouver tout ce que vous voulez, que ce soit en alimentation, souvenirs ou vêtements.

Mirador del Cerro de la Cruz

Pour avoir une vue sur la ville, rendez vous sur le Mirador. Un petit chemin avec des escaliers sur le côté y mène rapidement et ce n’est pas très physique. Une chouette vue sur la ville surplombée par le volcan Agua juste en face, et de l’Acatenango et du Fuego sur le côté. Juste bien pour se poser un peu.

Acatenango et El Fuego

A la nuit tombée, si le ciel est dégagé, levez les yeux pour regarder le Fuego explosé et faire jaillir sa lave au loin. Déjà impressionnant à cette distance, mais de plus près, c’est un spectacle extraordinaire.

C’est la randonnée la plus sollicitée par les aventuriers passant par Antigua, et bien sur je n’échappe pas à la règle. Je la désire depuis le début de mon voyage, et j’en fais un article spécifique.

Le Pacaya

Un peu moins connu et convoité, le Pacaya est un autre volcan en activité pas très loin de la ville. Étant dangereux de monter au sommet, la randonnée est beaucoup plus courte, facile et moins intéressante que l’Acatenango. Mais cela peut être intéressant pour occuper une demi journée ou pour une mise en jambe avant le gros effort. Et il est beaucoup moins cher aussi, environ 80Qtz le tour dans les agences.

Non loin sur ces flancs il est aussi possible de profiter de sources d’eaux chaudes et de bains thermales.

Hobbitenango

Sous ce nom se cache un parc aménagé sous le thème du seigneur des anneaux avec des petites maisons de hobbit dans lesquels on peut passer une ou plusieurs nuits. Même si j’adore le concept, les nuits sont un peu chères et si un jour je dois faire ce genre d’expériences, j’irai la vivre aux sources de mon film préféré, en Nouvelle Zélande.

Où dormir ?

Personnellement j’ai choisi l’hôtel Esthela pour son prix, c’est un des plus abordable dans la ville, 60Qtz la nuit dans des dortoirs tout a fait correcte. L’auberge possède en plus une petite cuisine et une belle terrasse de laquelle on peut voir le Fuego. Un peu venteuse la journée car au troisième étage et au dessus de la plupart des bâtiments de la ville. Par contre il n’y a pas d’animations et elle est très tranquille car loin de la rue. La gérante est accueillante et flexible quand j’ai du déplacer une nuit a cause de celle prise pour la randonnée à l’Acatenango.

Vous trouverez plus d’animations au Three Monkeys à coté ou au Camping Travel, où vous pouvez dormir dans une tente.

Si vous voulez dormir comme à l’époque coloniale, il y a l’hôtel Posada de Don Rodrigo, le jardin est sympa à visiter et les chambres ont du charme, les prix sont justes moins abordable.

Ou manger ?

La plupart de mes repas je les ai pris dans la cuisine de l’hôtel. Le mode économique du backpacker. Pour faire des courses, autres que ce que l’on peut trouver chez les petits marchands de rues, il y a un grand supermarché non loin du market, la Bodegona.

Comme restaurant très typique, local et pas cher, je vous conseil le Rincon Tipico. Situé à coté des lavoirs, ils servent un poulet cuit à la broche accompagné de pommes de terre et de salades vraiment excellent pour 30Qtz seulement.

La France et la Bretagne vous manque, un français a lancé son restaurant de salades et crêpes chaudes, le Luna de miel. J’ai testé la salade caesar, bon ça reste quand même meilleur chez nous. La pyramide de bouteilles de Ricard peut vous donner envie d’un petit verre.

Pour manger et boire un verre les lieux originaux ne manquent pas. Entre le Vagamundo, le El Barrio, the Londoners, un grand nombre de bars où les locaux viennent le WE de Guatemala City pour faire la fête. Il est bon de noter qu’à partir de 23h, un grand nombre ferment leur porte et la musique. si ce n’est pas eux qui vous mettent gentiment dehors, cela peut être la police, qui ferme les établissements.

ACATENANGO

Si je suis parti en Amérique Centrale et particulièrement au Guatemala pour commencer mon périple, c’était surtout pour réaliser cette ascension. J’ai vu une photo sur le net qui m’a donné envie, à moi aussi, de voir un tel volcan en éruption. Il y en a d’autres en activités qui méritent de se déplacer mais là cela tombait sur le continent de mon choix.

L’Acatenango est un volcan éteint de 3 976 m. Mais si on effectue la randonnée sur celui ci, c’est pour voir son proche compagnon, le volcan El Fuego, haut de 3 763 m, qui est l’un des volcans les plus actifs d’Amérique Centrale. Il entre irrégulièrement en éruption depuis 1524 et les dernières éruptions en 2018 ont été très dangereuses voire mortelles dans les villes alentours.

Quelle agence choisir ?

Pour réaliser l’ascension, il est préférable de passer par une agence. Je pense qu’il est possible de le faire tout seul pour une journée, mais pour dormir sur le volcan dans les campements aménagés, pas le choix de choisir une des agences de la ville. Je ne suis pas sur qu’on vous laisse passer avec une tente à l’entrée.

Elles sont nombreuses et les prix et les prestations varient fortement de l’une à l’autre.

Les premiers prix tournent autour de 250Qtz. C’est le prix que j’ai vu sur une des affiches de mon hôtel. Pas beaucoup de détails et je n’ai pas été demandé à l’hôtelière qu’elles étaient les prestations. J’ai d’abord été en ville pour voir les autres agences dont j’avais noté le nom par recommandation sur les blogs et autres sites.

La première qui se trouve à côté d’où je suis, est CA Travelers. Ce nom m’est revenu plusieurs fois aux oreilles, même quand j’étais à San Pedro, par leur prix très avantageux de 325Qtz, entrée du parc de 50Qtz non comprise. L’agence est fermée au moment ou je passe mais l’accueil de l’hôtel voisin me présente les fiches descriptives :

 

A première vue, l’ensemble parait correcte, les affaires chaudes sont prêtées, 3 repas compris, un camel bag de 3L d’eau, par contre faut prendre son propre sac à dos.

L’autre agence est Wicho and Charlie. Prestation très complète aussi envoyée par mail. La différence est le prix, 450Qtz, entrée du parc de 50Qtz non comprise non plus, que ce sont 2 bouteilles d’eau fournie à porter, et qu’il faut en donner une partie pour la cuisine le soir, que la lampe frontale est en option, pas sur d’en avoir, et qu’il faut apporter ses piles. Après au vue des photos, le campement semble plus confortable et ils le vendent comme étant plus haut que les autres. Il annonce aussi la possibilité de s’approcher de El Fuego pour 200Qtz de plus. Et le petit déjeuner avant le départ est aussi compris.

La troisième que j’ai vu, juste en face, est OX Expedition, par contre là pour les prestations quasi identiques, j’ai trouvé l’accueil et les renseignements moins bien fournies, et le prix surtout exorbitant, 710Qtz. Et cela ne comprends pas non plus l’entrée du parc. J’ai pas insisté plus longtemps et pourtant l’agence était bien remplie.

Je suis ensuite passé par l’hôtel Tropicana, et pour un prix de 400Qtz, petits déjeuner compris mais sans l’entrée non plus, ne fournissent pas du tout les vêtements chauds.

Une dernière que j’avais pas noté mais devant laquelle je suis passé m’a fortement surpris. Pour presque 150$, et bien mis à part le guide, le campement et les repas, il n’y a quasiment rien de compris. A vous de prendre l’eau, les vêtements, et de porter duvets et autres affaires pour dormir. Je tairais donc le nom car j’ai vite fait demi tour quand j’ai vu la prestation. Seul avantage, ils se limitent à un groupe 4/5 personnes.

Du coup comme il fallait pour la plupart réserver avant 17h pour le lendemain, je suis resté sur ma première idée et garder CA Travelers comme choix d’agence. Et j’ai réservé sur leur second bureau, à l’hôtel Vagamundo.

La Randonnée

Par rapport aux autres agences, le petit déjeuner avant le départ n’est pas compris, une banane et un yaourt feront très bien l’affaire. Quelques gorgées de Powerade seront pas mal aussi. Par contre ils viennent vous chercher devant l’hôtel et vous préviennent par WhatsApp de leur arrivée.

On part ensuite tous ensemble vers le siège qui se trouve dans une ville voisine. Une petite maison familiale à la campagne où les affaires sont nettoyés entre chaque randonnée, stockées et où les repas sont préparés. Cela permet de faire vivre les habitants du coin.

On nous fournit tout le matériel dont on a besoin. Ayant déjà le manteau doudoune et la frontale, je prend juste les gants, le sac à viande en polaire pour protéger le duvet déjà sur place, j’échange mon camel bag contre le leur car plus de contenance, et bien sur les 3 repas : Cuisse de poulet avec riz et salade, des spaghettis pour le dîner, et du pain, pomme et banane pour le petit déjeuner, couvert et tasse pour thé/chocolat fournies aussi. Au final, ils peuvent aussi louer un sac à dos si vous en avez pas. Bon avec tout ça le sac doit bien peser dans les 8/10 kg.

Des que tout le monde est prêt avec son matériel, en route pour le point de départ de la randonnée qui se trouve déjà à 2440m d’altitude. A l’entrée on croise une bonne partie des autres opérateurs. Et c’est plutôt bien organisé car les bus vont attendre le retour de ceux qui redescendent pour les ramener.

C’est aussi à ce point de départ que vous pourrez trouver des bâtons pour monter. Ils les louent 5Qtz le bâton. Honnêtement, prenez en deux, cela va vous aider grandement et vous soulagez dans la montée, mais surtout vous soutenir dans la descente. Perso, j’ai toujours mes bâtons de marche avec moi.

Et en effet, dès que l’on commence à monter, on croise ceux qui redescendent. Ils sont sales, fatigués, et traînent la patte. La difficulté commence dès le départ. La monté est déjà forte, le sol sablonneux et mouvant, et c’est surtout la poussière soulevée par ceux qui descendent qui est gênante. On comprend petit à petit pourquoi ils portent tous des foulards sur le nez.

On monte ainsi une bonne heure avant d’arriver dans la forêt, moins de poussière, de l’ombre et la température qui commence à descendre. Mais un terrain lisse et un peu glissant.

Un peu plus tard on arrive à l’entrée du parc, petit registre à remplir et les 50Qtz à payer pour rentrer et continuer la randonnée.

Vers 12h / 12h30 c’est la pause repas dans un endroit un peu plus plat et à l’ombre où tous les groupes s’arrêtent. Dès qu’on s’écarte un peu de la place, c’est la foire au papier toilette car bien sur la forêt sert de toilettes mais tout le monde laisse ses papiers ici.

Avant de repartir, les guides nous font l’offre d’une petite randonnée supplémentaire, celle qui permet de s’approcher de El Fuego, pour 250Qtz. La même que proposait Wicho et Charlie pour 200Qtz. On y réfléchira plus tard.

On repart ensuite vers le sommet quand on commence à entendre le Fuego qui explose, impressionnant, jusqu’au moment de l’apercevoir derrière la forêt avec la fumée qui s’en dégage. Toutes les 10 minutes un bruit sourd et une explosion plus ou moins forte nous font sursauter.

C’est au bout de 5h effectives de marche que nous arrivons enfin au campement, soulagés, et ravis par la vue et surtout d’avoir accompli cet exploit.

Le campement est plutôt correcte, les tentes sont rangés en ligne et collés les unes aux autres, surmontées d’une bâche fortement fixée pour protéger du vent et de la pluie je pense. La cabane en bois protège un peu du vent et le feu de bois est toujours maintenu. Pas de douche mais un toilette aménagé un peu plus loin.

La température est encore correcte, et ce jusqu’à ce que le soleil se couche. Là d’un coup on prend un gros coup de froid.

C’est à ce moment que les guides reviennent sur leur offre d’aller voir le El Fuego. On commence à négocier et au final 6 personnes seront intéressées et partiront pour 200Qtz. Moins, ils n’auraient pas changer le prix. Au final, moi qui voulait faire ce petit supplément, je n’irai pas. D’une part mon état de fatigue, et de deux car ils reviendront peu de temps après le coucher du soleil. Et moi ce que je veux c’est le voir exploser de nuit. Cette petite extension permet de s’approcher du volcan, mais pour cela il faut descendre un sentier pour ensuite remonter, et ce pour 3h environ de marche supplémentaire l’aller-retour.

Au final, pour ceux qui restent, après un petit chocolat chaud fait maison, les guides nous font signes de nous couvrir et de se préparer à bouger pour aller voir le coucher du soleil. On prend un petit chemin pour passer de l’autre côté de la montagne, et je ne regrette pas du tout car le couché de soleil est terrible avec la vue sur le volcan. J’en prends plein les yeux.

On revient aux dernières lueurs du jour et on commence à préparer le repas. Les guides récupèrent toutes les spaghettis de nos boîtes pour les mélanger à de la sauce tomates pour les faire cuire ensemble au feu de bois. On n’attendra pas le retour des autres qui reviendront plus tard et mangeront après.

Pendant ce temps j’en profiterais pour préparer l’appareil photo et me rincer les yeux à chaque explosion du volcan. Merci à Lionel de m’avoir prêté son appareil car avec le mien qui est juste capable de monter à 70mm en zoom, c’est pas assez pour avoir un gros plan. Le sien permettait d’aller à 200mm et voici un panel de ce que j’ai pu obtenir :

 

Si la batterie n’avait pas été à plat je pense que j’y aurai passer encore beaucoup de temps. J’ai fini avec le mien à tenter la pause de loin jusqu’au moment de deux grosses explosions de suite qui ont fait se lever les premiers qui étaient allé se coucher. La lave qui monte haut, et qui coule un bon bout de temps sur les flancs du volcan, un vrai moment d’émotion et mon rêve qui se réalise devant cette puissance de la nature. Et dire que c’est rien par rapport à ce qui peut arriver quand il explose et que ça monte à des centaines de mètre en hauteur.

Nous dormons dans des tentes de 3 personnes aménagés pour deux, tapis de sol, un matelas en dur, un duvet dans lequel on insère le sac à viande en polaire que nous avons trimballé depuis le bas. Honnêtement j’ai juste dormi en boxer avec ma seconde peau et mon sweet, le polaire isole vraiment bien. Et le matin pas envi d’en sortir et de m’habiller car les habits étaient gelés.

Réveil matinal

La seconde partie de la randonnée se passe le lendemain matin. Pour ceux qui le souhaitent, c’est réveil à 4h du matin pour un départ à 4h30, pour monter au sommet du volcan et contempler le lever du soleil, environ 2h de marche de prévu. Ils conseillent de ne pas prendre de petit déjeuner avant pour ne pas avoir de mal d’estomac. Moi ce n’est pas le mal d’estomac mais plus mal au ventre que j’ai eu, quelques choses que je n’ai pas digéré des jours précédents, et qui m’a fait levé au milieu de la nuit. Le fait d’avoir mal dormi, le mal au ventre, le froid et l’altitude, avec tout ça, je n’ai pas pu terminé la montée le matin. Je m’écroulais toutes les 10 min. A cet altitude, très dur de reprendre son souffle. A côté de moi, une autre vomissait et n’était pas bien. Et d’autres étaient restés au campement car pas bien non plus. L’altitude est vraiment dur à supporter et on ne s’en rend pas compte avant d’y être. Je redescendrais donc avec le second guideau campement pendant que les autres finiront la montée. Au final je profiterais du levé du soleil au campement et cela sera largement suffisant.

Le Retour

Après le retour des gens, on prend tous le petit déjeuner. Pain grillé et tartines, thé et/ou chocolat chaud, j’ai vraiment du mal à manger quelque chose mais je me force pour tenir la redescente. Ça ira beaucoup mieux une fois parti et la descente entamée. L’altitude aura eu raison de moi.

La première partie est facile, c’est la partie plate, elle permet de se remettre en jambe petit à petit. A partir du fameux panneau de fin de chemin, on entame la grande descente et la partie plus difficile. Autant on peut se dire que la montée est rude pour les cuisses et les fessiers qui travaillent, autant la descente est rude pour les genoux et là on remercie les bâtons. A beaucoup d’endroit le sol est très glissant, que ce soit en forêt ou dans les graviers, et certains finissent même sur les fesses. Les bâtons permettent de se retenir et d’éviter de tomber donc je vous conseille à nouveau vivement d’en prendre.

Et tout en bas on commence à croiser ceux qui montent, nous avec nos foulards sur le nez pour la poussière et eux, qui sont déjà en train de souffrir alors qu’ils ont à peine commencé. J’ai pris plaisir à plusieurs reprises d’écouter ce qu’ils disaient, à entendre se plaindre, et à rajouter un petit « Et bah vous avez pas fini, c’est que le début, bon courage ! », petit sourire en coin, sournois et moqueur. C’était moi la veille.

Bilan

Malgré les petits désagréments digestifs, ce fut un pur bonheur d’avoir pu grimper ce sommet et de voir le volcan en activité de mes propres yeux. J’en garderai un merveilleux souvenir et je ne peux que conseiller de le faire si vous passez au Guatemala.

Ne pas négliger le mal des montagne et l’altitude, il faut être en bonne condition physique. Pas forcément un grand sportif, mais ne pas avoir de faiblesse ce jour là, la volonté et le courage peuvent surpasser vos limites.

Ne pas négliger le froid, on doit frôler les 0 degré la haut, même au bord du feu, le vent est très très frais. Donc multipliez les couches et pensez à un vêtement de rechange car pour la montée on sue vraiment beaucoup avec le sac.

Ne pas négliger le matériel, de bonnes chaussures, des bâtons de marche, un masque anti microbe pour la descente dans la poussière ou un foulard, une petite bouteille de boisson énergétique, des petites sucreries pour tenir et un bon sac a dos de marche car le poids est important, les affaires chaudes pèsent énormément.

Avec tout ça vous serez prêts pour affronter la bête.

 

 

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