Nicaragua

Jiquilillo – Pedro Ramos

Jiquilillo et Pedro Ramos sont deux petites villes situées au Nord de León et proches de la mer. Elles sont connues pour leurs plages de sable noir, leurs mangroves, leur réserve naturelle et leur association de sauvegarde des tortues.

Le coté tranquille et reposant me tentait bien, et le fait d’avoir croisé Estelle, une fille qui voulait y aller aussi lors du trek du El Hoyo, m’a conforté dans mon choix, et c’est pourquoi nous y sommes aller ensemble.

Comment arriver à Jiquilillo ?

Il n’y a pas de bus direct pour se rendre à Jiquilillo. De León , il faut dans un premier temps prendre un bus qui se rend à Chinandega, soit un minibus, soit une camioneta. Le minibus coute seulement 37C$ et est plus rapide donc autant prendre cette solution, puis prendre un bus qui part de Chinandega pour Pedro Ramos, et là pas le choix, c’est une camioneta (35C$). Et bien sur ils ne partent pas du même terminal, donc entre les deux stations, prendre un taxi pour 20C$, un vélo taxi ou à pied si vous êtes courageux.

Personnellement nous avons demandé au chauffeur du minibus de nous arrêter sur la route entre León et Chinandega, au niveau de Chichigalpa pour aller visiter la rhumerie de Flor de Caña.

La Rhumerie Flor de Caña

Située à Chichigalpa, la rhumerie offre la possibilité de visiter son usine, ses réserves et de faire la dégustation de leur Rhum. Je n’avais pas entendu parler de ce lieu, et c’est Estelle qui m’a proposé d’y faire un crochet.

Pour 10US$ l’entrée, vous serez accueillis par un petit verre de rhum 7 ans d’âge avant de commencer la visite. Le guide parle en Anglais et en Espagnol et raconte l’histoire du site et le processus de fabrication. On assiste aussi à une projection cinématographique plus précise sur l’origine, les récoltes et l’organisation de l’entreprise. Il en ressort qu’ils sont très fiers de leur marque et le mettent bien en avant.

Un peu plus loin nous avons aussi droit à une dégustation, presque professionnelle, d’un 18 ans d’age dans un verre à ballons, pour admirer la robe, l’odeur, la couleur et le gout de ce « nectar ». On ira même jusqu’à se frotter les mains avec pour constater qu’il n’y a pas de sucre et qu’il ne colle pas.

On passe ensuite par l’un des nombreux entrepôts où sont exposés les barils pour affinage puis par l’usine où sont fabriqués les nouveaux barils et où sont réparés ceux qui fuient.

Et bien sur comme toute visite qui se respecte, nous finirons par la boutique.

Je suis tombé sous le charme du Flor de Caña con Coco à 7US$. Le mélange étant bien sucré, il passe très bien tout seul sans accompagnement. La bouteille nous raccompagnera jusqu’à l’auberge.

Que faire à Jiquilillo et Pedro Ramos ?

Depuis la révolution de 2018, le tourisme a grandement diminué dans cette région du Nicaragua. La plupart des auberges, restaurants et autres activités touristiques ont fortement diminué et beaucoup de bâtiments sont à l’abandon. Quelques auberges survivent pour les quelques touristes de passage comme nous mais beaucoup des prestations sont supprimées.

Cependant cela reste une belle destination balnéaire pour rester au calme, aller se baigner, surfer, faire une balade en Kayak dans la mangrove, aller randonner au volcan Cosiguina et si l’occasion se présente, assister à la naissance de tortues sur la plage.

Balade à Pedro Ramos

La ville de Pedro Ramos se situe tout au bout de la péninsule. Il n’y a qu’une route et qu’un seul bus pour y aller. De Jiquilillo on peut aussi marcher sur la plage et aller jusqu’au bout puis faire demi tour et rentrer dans la ville.

Total distance: 12808 m
Max elevation: 17 m
Min elevation: -5 m
Total time: 03:59:27
Download file: 2020_03_08_Jiquilillo.gpx

On croisera durant notre marche un cochon, sorti de sa ferme, pour aller s’allonger dans l’eau de mer.

La ville n’est pas extraordinaire, c’est un village de pêcheur, plutôt pauvre, entourée de mangroves. Quand on se balade dans le village on se rend compte qu’il y a en effet très peu de touristes et que beaucoup d’hôtels sont vides et abandonnés. Même la réserve naturelle notée dans les guides est à l’abandon.

Mer et couché de Soleil

Forcement, qui dit plage, dit mer et le soir le couché de soleil obligatoire. La mer est peu agitée et il est facile de se baigner sans trop de vague. C’est une plage de style « Normande », la mer se retire assez loin car le sol est plutôt plat. Certains y font même du vélo, de la moto ou du quad à marée basse. Et cela permet de créer un miroir d’eau pour les photos.

On peut même assister au lever de lune de l’autre coté.

La Nurserie de Tortue

La période de reproduction des tortues se situe en général de Mai à Octobre, cependant, afin de permettre la survie de beaucoup d’entre elles, des volontaires et autres locaux récupèrent les œufs trouvés dans le commerce ou dans la nature, afin de les élever dans des sortes de nurseries pour ensuite les relâcher dans la nature.

Pendant un repas le midi, un jeune nous accoste et viens discuter avec nous. Nous apprendrons que c’est l’oncle de celui chez qui nous sommes hébergés, même s’il semble beaucoup plus jeune que lui.

Il nous proposera de venir assister à la remise en liberté de bébés tortues le soir même. Bien sur on se demande toujours dans ces moments là, est ce que c’est un attrape touriste ? Comment ça se fait qu’il relâche des tortues alors que ce n’est pas la période ? Au final après quelques explications il semble honnête et on accepte son offre.

Et en effet le soir même, on le retrouve dans sa nurserie où il nous fournit les explications sur la récupération des œufs et leur élevage pour aider l’espèce à se reproduire.

Il récupère un gros sac de sable dans lequel sont ensevelie une quarantaine d’œufs, il creuse un trou et en sort petit à petit les bébés tortues tout juste sortis. Il prend bien soin de regarder si ils sont assez matures pour être relâchés. La maturité s’observe par la présence ou non du « cordon ombilical« . S’il est tombé, c’est que la tortue est assez mature, et on la place dans une bassine avec les autres, sinon il l’a met de coté pour être remis dans le trou. Elles sont donc inspectées une à une, et avec des gants, pour éviter la propagation de bactéries ou substances humaines sur les bébés.

Au début, les bébés dans la bassine sont plutôt amorphes et ne bougent pas beaucoup. Petit à petit, ils s’éveillent et s’agitent de plus en plus.

Jusqu’à maintenant, j’étais émerveillé par ce moment, ces naissances et ces petites bêtes qui bougent dans tous les sens, pour une première j’étais très content d’assister à cela et j’avais hâte de voir la remise à l’eau.

Mais c’était juste avant de voir un troupeau de touristes s’approcher dans notre direction. Un des volontaires était aller chercher un groupe qui logeait dans un gros hôtel un peu plus loin. Déçu sur le moment de voir cet attroupement autour des bébés tortues, je ne me sentais plus comme privilégié, je me suis dit que ce tour devait être organisé et permettait à ces gens de subvenir aux dépenses engendrés par la sauvegarde des animaux.

Nous avons profité de la reprise des explications pour aller se baigner, et attendre la mise à l’eau. C’est au coucher de soleil que les bébés seront relâchés. Après s’être lavé les mains à l’eau de mer, il fut possible de les prendre pour faire sa photo souvenir.

La bassine est enfin vidée sur la plage et on peut assister aux « premiers pas » des bébés sur le sable se dirigeant vers la mer, magnifique et émouvant.

Il faut surtout faire très attention à ne pas marcher dessus car elles s’éparpillent un peu partout entre nos jambes. Ce qui est surtout triste c’est de voir le chemin péniblement parcouru et le retour en arrière à la première vague, les pauvres, et hop, on recommence jusqu’à enfin atteindre la mer et disparaitre.

Kayak

L’autre activité possible qui nous a été proposée est un tour de kayak dans la réserve naturelle et dans les mangroves. Soit tout seul pour 20US$ avec chacun son kayak, soit accompagné d’un guide dans un seul et même bateau pour 30$US.

Le prix fut un peu trop excessif donc nous n’avons pas tenté l’expérience.

Volcan Cosiguina

Quand on arrive au bout de la péninsule, on peut distinguer au loin le volcan. Il est connu pour avoir un énorme lagon en son centre.

Le peu de temps sur place ne nous permettra pas d’aller le visiter. De plus c’est presque obligatoire de prendre la visite avec un guide car y aller par soi même semble très compliqué vu le peu de transports dans le coin.

Plus tard, une fille que j’ai rencontrée me racontera que des connaissances à elle ont tenté l’aventure par eux même et ont vraiment galéré pour monter et trouver leur chemin. Le volcan n’est pas très populaire donc peu entretenu.

Où dormir ?

Au niveau de Jiquilillo, beaucoup d’auberges ont une appellation de type « Rancho ».

Nous avons logé dans un des seuls qui était encore ouvert, le Rancho Esperanza, qui se situe à l’entrée du village. Il vaut mieux demander au chauffeur au moment de monter dans le bus où il doit s’arrêter car il n’y a pas vraiment d’arrêt et lui il continue jusqu’à Pedro Ramos si on ne se manifeste pas. En arrivant nous étions les seuls touristes. Seuls ceux qui gèrent le rancho vivent là. Le patron vit aux USA. Les dortoirs n’étaient même pas nettoyés à notre arrivée, du coup ils nous ont mis dans un bungalow la première nuit. 8$ la nuit en dortoir et une vingtaine le bungalow, deux ou trois places. Propres, confortables, des moustiquaires un peu usés mais qui font l’affaire, douche extérieures et les toilettes sont faits avec du composte, la première fois que je fais sur de la sciure de bois. Par contre cela attire beaucoup de moustiques, coté moins agréable forcément.

Du fait de la perte de touristes, le rancho offre très peu d’activités et ne fait plus du tout restaurant. Heureusement qu’Estelle avait joint le patron avant d’arriver car on a pu faire des courses pour se faire à manger et il nous a autorisé à utiliser la cuisine qui normalement n’est pas ouvert aux touristes.

On a aussi eu le droit d’aller chercher des noix de coco qu’on a pu remplir avec une goutte de notre rhum.

Le lendemain et surlendemain on a pu voir l’arriver d’autres touristes, ce qui a ravi les gérants.

Où manger ?

Exceptionnellement, du fait de la fermeture de la restauration, nous avons eu le droit d’utiliser la cuisine et de stocker nos courses dans le frigo. Donc on se fera à manger la plupart du temps.

Sinon il n’y a pas grand chose dans les environs. Les seuls restaurants encore ouverts se situent à 15 min à pied, Au Comedor Patricia, collé à un autre restaurant. Les prix sont raisonnables pour des plats de poisson, environ 190C$ pour un poisson fris et une bière.

Même à Pedro Ramos, il ne reste plus beaucoup de restaurant ouvert pour les locaux.

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